lundi 7 juillet 2014

Rébellions & révoltes en Vivarais sous l'Ancien Régime

Texte de Jean Nicolas/Images de  Didier Tallagrand   - Editions  Les Rias. La 1ère création aboutie du projet "Mémoires de clandestinités".Le texte ? Extrait retravaillé de "La rébellion Française. Mouvements populaires et conscience sociale". 1661-1789. Paris Le Seuil 2002 réed. Gallimard Folio 2008.  Retravaillé ? Oui pour une conférence faite par Jean Nicolas en 2007, pour Les Rias, au Temple des Baraques.
Un re-travail conséquent par lequel Jean Nicolas avait mis en lumière les différences entre mouvements rébellionnaires du nord et du Sud-Vivarais : résistances plutôt civiles au nord, plutôt armées au sud.  1789 est arrivé avant que la fusion des deux mouvements, redoutée par la Royauté, ne se soit faite.



Mais au travers de l'une et l'autre, c'est sur les mouvements populaires qu'insiste Jean Nicolas.
La révolution Française n'a pas été coup de tonnerre en ciel serein, mais l'issue de décennies de luttes populaires diverses. Ce qui n'enlève rien aux travaux des philosophes. Plutôt des interactions dialectiques complexes entre résistances territoriales et recherches d'interprétations, explorations  et  théorisations philosophiques.
Résolution de contradictions ou évolutions et révolutions systémiques complexes débouchant sur une ou plusieurs "bifurcation(s)" (pour reprendre un concept relativement nouveau dans le champ de la philosophie et des sciences sociales)? Par delà les mots, la recherche de théorisation en cours est indispensable à toute construction de réponse(s) aux problèmes sociaux, écologiques, démocratiques, politiques, physiques, mathématiques - qui se posent aujourd'hui...La bifurcation nous renvoie aussi aux Eléates et à la flèche de Zénon questionnée par Paul Valéry... Et sans introduire de liens hasardeux entre "bifurcation" et "sérendipité" dans un contexte où Morin a convoqué simultanément informationnel, symbolique, mémoriel, logiciel...

                       Robert Combe, Didier Tallagrand, Pablo Garcia, Lynes Avezard - Champ-la-Lioure...

Réponse inédite - par l'image - de Didier Tallagrand. Où des images de plantes non existantes, mutantes, posent la nécessité d'une rupture totale et d'une réponse totalement inédite - différente de la contradiction hégelienne ou marxiste dans laquelle la résolution gardait, tout en la dépassant, quelque chose de la thèse... Alors la "bifurcation" ? Comme trajectoires imprévisibles d'électrons libres en physique des particules ? Ruptures dans l'évolution, l'hérédité  - et aussi avec le darwinisme. Comme incitation à changer d'échelle de lecture et d'action vis-à-vis des problèmes de ce monde ? Quelque que chose qui, d'ailleurs, renvoie  à la conjugaison des temporalités en berges du Rhône dans  "Et quand le bleu de la mer remontera à Gap" ou à celles des temps et espaces dans "l'île des faisans".  Magnifique,  polysémique, dense, et un tantinet inquiétant comme les autres oeuvres de Tallagrand...
Où Jean Nicolas s'y est reconnu en " syllabes de liberté."
Ambigus, étranges ces fleurs et paysages, Et ce travail des noirs et/ou bruns de la montagne où nait l'Ardèche...Magnifique !
                                                                                                                                       J.Cimaz

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