mardi 13 mai 2014

Mémoire de clandestinités

Un projet artistique et scientifique de l'association Les Rias, soutenu par moult organismes, avec de multiples résidences... La 1ère phase.

L'article de Nicole Bertolon sur la présentation

Mémoires de clandestinités : vendredi 9 mai 2014
Dans le cadre du premier séjour de leur résidence à Saint Apollinaire de Rias, Pablo Garcia, artiste, et Delphine Forestier, doctorante, nous ont présenté un aperçu de leur travail en cours, non sur les interviews ou photos réalisées sur place, mais sur leur manière particulière de traiter les témoignages de « Mémoire de clandestinités»

Pablo Garcia : Au cours de voyages en Allemagne et en Pologne, mais aussi à Rivesaltes et autres sites, en découvrant les camps de concentration ou de rétention, Pablo a ressenti la nécessité de fixer par le trait ces lieux historiques, parfois consolidés ou reconstitués partiellement à des fins pédagogiques. Il a utilisé différentes techniques (pochoirs, colle, photos, découpages, dessins superposés sur plaques de verre…)
La désobéissance civile et les barricades sont aussi d’autres expressions de la clandestinité qui nous sont présentées avec la devise « Ils ne sont grands que par ce que nous sommes à genoux »
Elargissant son champ d’investigation, il « capture » des paysages ou des bâtiments symboliquement forts, tels que les « villages » de la famille Bodin qui créa les Familistères, « utopie sociale » du 19ème siècle ou la façade en verre du musée de Fontaine de Vaucluse, mais aussi des carnets écrits à l’encre sympathique (jus de citron révélé par la chaleur) ou une bibliothèque aménagée dans un container, sans oublier le Tricastin et Marcoule, sites atomiques suscitant des manifestations d’opposition au nucléaire.

Delphine Forestier a choisi comme sujet de doctorat de s’intéresser aux objets porteurs de mémoire transmise au fil des générations mais aussi à la façon dont ces objets sont conservés, présents, rangés ou oubliés dans le quotidien des héritiers, Elle compte réaliser une série de neuf objets et nous présente le premier, « le veston de Monsieur Mockels » très présent dans le souvenir de son petit fils qui a toujours le portrait de son grand-père photographié avec ce vêtement, mais qui au fil du temps s’est retrouvé rangé soigneusement dans une armoire, puis dans une malle un peu oubliée dans un débarras après un déménagement. Le grand-père avait utilisé comme doublure de son gilet sa chemise de déporté de la seconde guerre mondiale et ce « veston » l’avait accompagné tout au long de sa vie. Il avait également laissé à sa famille un carnet relatant sa vie au camp de déportation.
Cette approche des événements marquants de la vie, symbolisés par un objet, nous a rappelé les moments très forts vécus lors du spectacle théâtral donné aux orgues de Combier lorsque les spectateurs étaient venus déposer des objets qui leur rappelaient des moments forts de leur vie…

Puis Didier Tallagrand nous a présenté la maquette réalisée pour illustrer les écrits de Jean Nicolas : « Rebellions et révoltes en Vivarais sous l’ancien régime », (mais ce mot est-il approprié pour décrire ce travail ?) Il s’agirait plutôt d’un récit à deux voix, l’une en texte, celle de Jean Nicolas l’autre en images : des photos de paysages vastes et embrumés, dépourvus de traces humaines, des buissons révélant des fleurs insolites, dont l’impact s affirme au verso de la page par la présence de son négatif, un dialogue équilibré qui renforce l’aspect artistique de la production..
A l’issue de ces présentations, le public, nombreux et intéressé, a pu s’entretenir avec les auteurs qu’ils auront l’occasion de revoir lors de la suite de la résidence.


L'article de presse de Christian Prost bientôt en ligne... Et quelques images...











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